Le poète Benoît Goyette et plusieurs de ses poèmes






Un autre artiste perdue pour le Québec


POÈME ÉROTIQUE

Émilie-Anne, noirceur givrée de mon âme. Des rivières de songes s’écoulent de ta fente, Du plus haut des cieux, je me fonds à toi. Je vis en cet espace qu’on aperçoit avec la peau. Dans la chair pleine de cette jeune fille, je meurs. Planté en elle comme en un étang boueux d’odeurs fauves. Je me régale, comme aux meilleurs jours, de sa fleur. Chair d’orange en juillet, dans ma bouche, se liquéfie. Parfum de pleurs, liqueur d’orange délicieuse Qui tombe sur ma langue, gouttes apaisantes. Des rigoles de pleurs sur ses cuisses laiteuses Mes mains se nouent autour de sa taille cinglante. Cadenassé de désir sur le galbe de tes cuisses Mon crâne repose dans ton amour liquide Je bourgeonne et je fleuris, pur délice De ta fraîcheur d’amour, je suis avide Je fabule sur la douceur de ta peau, désir ardent. De ta croupe élevant l’amour a hauteur de privilège. Je désire toujours autant te croquer à pleine dent. Or, tu ruisselles sur ma peau ; par ce jouir, tu t’allèges Je scène, bercé, étourdi par le mouvant du monde qui cesse Autour de moi, plus rien, rien que toi, comme dans un rêve Durs d’orgasmes, me déleste d’une pluie blanche sur tes fesses. Emilie Anne, ta peau rougie des torrents chauds de ma sève. Mon membre s’agitant encore sur ton mont de Vénus, J’éjacule pour une cinquième fois dans ta bouche givrée.


Benoît Goyette


LA VIE

La vie est-elle tellement décevante qu'on doit vivre les mêmes déceptions encore et encore... comme si notre existence manquait de pellicules cinématographiques et qu'un dessinateur extérieur changeait les visages et les noms, mais nous obligeait à revivre le même scénario. La vérité n'a donc pas grand poids dans ce monde où il faut une foutue game de merdre pour ne pas heurter nos supérieurs (pas vraiment) ceux qui ont le pouvoir de nous faire taire afin de nous laisser vivre parce qu'ils contrôlent les moyens de production et que nous, nous vendons notre force de travail au plus offrant et souvent à rabais. Est-ce que c'est une plaisanterie métaphysique ou seulement Socioéconomique ? Il est temps de s'unir pour changer tout cela. Qu'est-ce que vous avez à perdre ? Vos pains et vos jeux... les petites distractions que l'élite et son système met devant vos yeux pour vous faire croire qu'en dehors de cette escroquerie, il n'y a rien. Ce n'est qu'un foutu décor de cinéma... et les acteurs ne doivent pas être des marionnettes avec leurs chaînes et qui se disent je suis quand même bien... de toute façon c'est la seule réalité possible... Ou tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes (seul le maître peut prononcer ces paroles sans avoir l'air ridicule). Les médias et le pouvoir se sert des arabes pour en faire un épouvantail


LA VIE

terroriste pour les moineaux crédules, mais, eux, n'ont pas eu peur de se tenir debout devant les systèmes dictatoriales. Alors que notre système canadien doit encore joué le jeu de la liberté démocratique, le gouvernement Harper ne cesse de sabrer dans les libertés individuelles. Bien sûr, ils ne sont pas rendus à empêcher le monde d'écrire sur les réseaux sociaux des commentaires négatifs sur leur gouvernance... mais ça viendra. Aucune liberté n'est donné... Elle est acquise au cours de chaudes luttes contre les autorités en place.


Benoît Goyette


À la recherche du plaisir perdu

Il y avait, autrefois, pas très loin d'ici, un fifuit somptueux dont la saveur des fruits n'avait d'égal que la somptuosité de son gabarit. Plusieurs femmes aux pieds nus, le matin, à l'aube, venaient cueuillir les fruits pour le repas du matin. Cette nourriture suffisait à nourrir leurs maris et enfants jusqu'à repas du midi. Ce travail, elle l'accomplissait avec amour, un amour qui rendait les fruits encore plus délicieux qu'ils ne l'étaient vraiment. Elles les servaient avec autant d'amour et de sourire qu'elles les cueuillaient à leurs maris tout juste éveillés. Chaque mari rendait un sourire tout aussi éclatant à leurs somptueuses épouses et les enfants silencieux devant le spectacle de tendresse parentale mangeaient avec appétit ce fruit sucré et tendre. Et leurs tout jeune sens s'éveillaient sous l'assaut de la tendre sucrerie. Le matin de ces familles étaient toujours ensoleillé et plein de joie de vivre. Cette ville, Jéricho, ville sainte s'il en est une, rayonnait sous le soleil matinal et la bonté du coeur de ses habitants.


Benoît Goyette


Cobat de coq

L'instinct mâle du combat pour la vie ou de la vie en tant que combat à gagner (mais toujours perdue d'avance en regard à l'issue inéluctable de toute existence) est difficile à sublimer en tendresse. La virilité(cette forme de combat du coq : faire le coq) perdue de l'homme le transforme en une masse informe et sans nom, sans désir, sans direction. Alors, il se cherche. Cette masse amorphe le laisse pantois... interrogatif... exclamatif... mais sans arriver à être déclaratif et à affirmer quoi que ce soit sur lui ou sur le monde qui soit pertinent, qui soit une piste pour le sortir de son trou à rat inconscient. IL vacille sous le poids de sa propre défaillance, des faiblesses constitutives qui fondent son être dans sa fragilité. Au fond de lui, elle se cache. Il ne peut la trouver qu'à forces d'efforts surhumains, s'arrachant à sa paresse naturelle... sa paresse essentielle... Tout corps inerte a tendance à le demeurer. Et demeuré il l'est. Dans sa course circulaire, sa course après sa queue, une queue de comète qui le rend dingue. Il se creuse. Il découvre les déchets de son âme, mais rien d'essentiel... de sensitivement vrai... de fondamentalement cru qui affirme le lui-même... la subtantifique moelle de son âme criblé de trous.


Benoît Goyette


La nature

Que la nature est belle et intelligente! Il y a l'empreinte d'un créateur partout où on porte les yeux. Ne me parlez pas du hasard et des singes qui à force de taper à la machine à écrire finiraient par écrire l'oeuvre de Shakespeare.


Benoît Goyette


Harikiri

pour sortir ce mal de vivre de mon Hara... de mon cerveau abdominal qui se plaint, qui suinte la plainte comme le mur d'une caverne... Cette brûlure amère qui me consume. Si je ne suis pas un feu spirituel, je ne suis rien. Si je ne suis pas un guerrier pour la justice, je ne suis rien. Peu importe ce que je peux devenir, je ne suis que poussière... poussière d'étoile d'une existence dont le sens reste un mystère... Même si je devenais quelque idôle pour une foule, je ne serais rien de plus qu'une poussière. Je laisserais une trace, mais dans la perspective de l'infini, le sable du temps et le vent du Néant effacerait toutes traces de mon passage. C'est pour cela que cette existence, si elle ne nous donne pas accèes èa l'éternité, n'est que la poussée de fièvre d'une vanité, la vanité de nombreuses vanité. Donnes-moi la réponse à ce mystère... Moi qui divague dans la sueur de la démence. Est-ce que la révélation de ce mystère à mon entendement donnerait un peu plus de lumière à mon esprit noyés dans ses ténèbres naturels ? Je ne crois pas. C'est la poursuite de la quête et les tentatives de déchiffrement de cette énigme qui peut enflammer l'esprit. Dès qu'on trouve une réponse, la flamme s'éteint. Napalm... allumes ma flamme jusqu'à la fin de mes jours.


Benoît Goyette


Derrière mon coeur

Derrière mon coeur, il y a ton image. Je savais alors que tu étais toute jeune ton nom et ton visage. Tu me crois fou. Je le suis... J'ai vécu tant d'expériences étranges qu'on peut me taxer de démence. Mais, si mon souvenir est bon, c'est ton nom que la table de jeu à énoncer lorsque je lui ai demandé la fameuse question auquel chacun meurt d'entendre la réponse... Qui sera-t-elle ? J'étais jeune... Je m'amusais de mystique et d'ésotérique. C'est là que j'entendis ton nom écris par le témoin sous mes doigts intrigués ainsi que celle de l'audience de pseudo-communiste en train de faire un appel pour l'au-delà... et ça répondait. Diantre ! Que c'était fou. Rien de rêver. Presque d'une dizaine de témoins. Ébahis par le témoin qui bouge tout seul sous nos mains interdites. J'espère que je ne t'effraies pas en te l'avouant. Car, maintenant, je peux y croire puisque tu es là et je t'ai rencontré. Mais qui va croire une table de communication avec l'au-delà... Alors, malgré avoir rencontré les esprits décédés (une dizaine de fois) et avoir eu la révélation de ton nom, je suis toujours pantois et intrigué. Je suis surtout paralysé par la peur du rejet.


Benoît Goyette


L'aveugle du coeur

je cherche le bonheur ou il ne me cherche pas. J'essaye d'être heureux. Je trouve cela difficile. J'ai pas envie d'avoir une pensée à l'eau de rose juste pour l'atteindre. J'aimerais demeuré conscient politiquement et économiquement et atteindre le bonheur. Je me demande si c'est possible avec tout ce qui passe autour. Je me demande surtout quels sont les ingrédients de cette recette miracle : l'amour (a un certain âge... tu te demandes ce que ça mange en hiver), l'argent (sûr qu'il atténue les désagréments matériels de l'existence, mais il ne peut combler à ce point), l'amitié (ouais, mais en fin de compte, on est toujours seul au fond), le sexe (bah ! l'envie passe à la longue), la santé (sans elle rien à faire, mais c'est quand on la perd qu'on la chérie tant). C'est vrai, c'est terrible d'être désillusionné ou pessimiste... À ce stade-là, il est difficile de revenir en arrière et de retrouver un sourire qui vient du fond du coeur. Les joies simples du quotidien : bof ! On dirait que la famille, le chien, le bungalo et le reste sont tellement ancrés nous comme des archétypes psychiques que s'éloigner de ces valeurs pour atteindre une autre forme de bonheur semble impossible.


Benoît Goyette


LE DÔME

Sous la bulle, le dôme transparent, Mélancolie s'empare de Moi. Sous la bulle, le dôme transparent, flamants roses et perroquets s'ennuient. Un terroriste s'ouvrent les veines au sein de son cottage blanc Buvant un Martini avec une olive, dont le vert me rappelle la nature disparue. Sous la bulle, le dôme transparent, nature-mécanique et vagues malodorantes Sous la bulle, le dôme transparent, une petite se noie, avalant un bouillon. Une lampe allogène au flux diffus nous donne à voir des familles splendides. Un dépotoir transparent pour touristes aliénés Sous la bulle, le dôme transparent, la nature tropicale sent l'Antiphlogistine Sous la bulle, le dôme transparent, j'égorge un enfant trop bruyant.


Benoît Goyette


L'inutilité et l'humaine insolence

L'inutilité et l'humaine insolence ne m'invite pas à leur massacre affolé. L'hypnose collective est teriblement épineuse, dangereuse. Où nous mènera-t-elle? Le genre d'aveuglement devant la possible catastrophe finale ne peut que nuire aux chances de survie de l'espèce. Comment réveiller l'instinct de survie en l'humain? À qui profite l'aveuglement? Les aveugleurs sont-ils eux aussi aveuglés?


Benoît Goyette


L'homme qui ne s'appartenait pas, plus

En m'éveillant, un de ces matins parmi tant d'autres, je constatait le lent progrès de ma dissolution certaine. J'étais mou de moi-même et toutes mes frontières se dilataient imperceptiblement. Mon corps, l'entité solide, semblait perdre ses délimitations génétiques et s'amplifier, s'enfler dans ses dimensions physiques, tout en diluant cette substance qui lui offre son identité physique. Je sortis de mon appartement pour me rendre au parc situé au centre de la ville où j'avais rendez-vous avec un grand ami. En marchant dans la rue, je constatai que mon oreille dilatée pouvait capter à 100 mètres de là une conversation entre deux cégepiennes du Cégep de X. Elles discutaient du cours de français auxquelles elles venaient d'assister. Indifférent, je détournai l'attention et me concentrai sur mon cheminement personnel. Soudainement, mon nez se détacha de mon corps, je peux en témoigner, car pris sur le fait, un passant pris une photographie dont j'ai demandé un tirage. Il virevolta et alla se poser sur la froide branche d'où une pousse naissante luttait le froid de l'automne agonisant. Il y pressentit les parfums à venir, les chauds parfums du printemps à naître. Un homme joggait en ma direction et passa à deux doigt de ce nez-mien et faillit l'écrabouiller. Je l'apostrophai «Fais un peu attention!». Il leva les yeux vers moi et prit de panique se mit à courrir dans la direction opposée. Je m'agenouillai, saisit mon nez et le remis en place et continua ma promenade. Mon ami chinois comprendrait, lui qui passe si souvent inaperçu au milieu de la foule. Il ne saurait s'expliquer pourquoi je ne serais pas là,



frisquet. Je remarquai quelques gouttelettes de sueurs s'écoulant sur leurs gorges chaudes en devenir de volcan. Cela m'émut comme rarement. Sans insistance, je me remis en marche après avoir buté sur ce mur d'émotions. Tout poisseux de ce flou fluide émotif, j'arrivais au parc où j'avais donné rendez-vous à un ami, chinois d'origine, un thaumaturge chinois fort en gueule et avec qui je passais toujours des soirées bien arrosées en filles et en boissons, etc. Peut-être était-ce aussi un thaumaturge de petite envergure... qui sait vraiment... sans connaître le fond de l'âme de quelqu'un. Il mesurait 5 pieds, mais possédait des attributs d'une grandeur étonnante. Il savait flotter dans les airs, il transformait le feu en eau, réalisait des voeux sur commande, tout comme les animaux merveilleux des contes de fée. Mes limites ne cessaient de prendre de l'expansion tellement que j'avais peur de ne plus pouvoir honorer mon rendez-vous. S'il arrivait en retard, comme à son habitude, je ne pourrais honorer mon rendez-vous. À la vitesse où l'expansion prennait lieu et à l'absence de contrôle sur le phénomène, je n'y pouvais rien. Lorsqu'il arriva, ma substance était si diluée qu'on pouvait respirer mon corps. J'étais à ce point invisible que je ne pus d'aucune manière me manifester à sa personne. Il repartit aussitôt avec un air de déception sur le visage et, à la main, sa trousse de magie, car, comme promis, il voulait me faire la démonstration d'un nouveau tour. C'est depuis ce temps que je flotte dans l'air du parc, à demi-conscient et impuissant à me rematérialiser, observant les citoyens de la ville, les écoutant sans les juger, malgré leurs nombreux vices.

Benoît Goyette


Manquer la cible

Plusieurs fois, nous manquerons la cible. Et, ces fois-là, nous devrons répéter les gestes de nos actions sans effacer les traces de la tentative ratée, car, même dans sa ratée, il y a l'indice d'une absence dévoilant et triste, mais signifiante. Aucune trace ne peut, malgré la plus courageuse intention et tous les efforts possibles, céder la place à son élimination illuminant et purifiante. Car la lumière ne peut s'éteindre que par son absence, seulement si sa source s'absente. Nous sommes tous de petits soleils illuminant notre propre firmament. Nous émanons tous de la première étincelle. Rien ne se cache derrière le noir soleil de l'amertume. Le langage et ses traditions nous laissent déjà tombé. Il faut sans cesse tremper dans le bain de l'une de ses traditions pour en absorber les motions et les tensions. Sans exposition aux rayons solaires, les ténèbres demeureront. Je dois pleurer ma décoction et l'absorption mièvre de cette vérité métaphysique insipide mais qui s'impose de par le poids de sa panse lourdaude. Soyons francs. Le banquet et sa variété sont pauvres. La vie et son jardin aux milles fleurs épanouies manque de saveurs.


Benoît Goyette


RESPIRATION GLAUQUE

La douleur chez les êtres qui nous sont chers. La difficile respiration rauque, pleine de frictions. Les odeurs crues de la terre mouillée comme un con. Le son de la pluie et l'acmé sensationnel de l'oreille excitée. Des choses vraiment horribles. Des choses choquantes, blessantes, douloureuses. Des choses merveilleuses qui font vibrer la sensation à l'état brut. Dans les dédales intellectuels du questionnement, l'état bien du corps : la santé. L'horreur de la cruauté, de la crudité nue. Les enfants beaux sous la dorure du soleil, un sourire accroché aux lèvres Loin des faiseurs d'images et des piles de dollars qui ont un odeur de cadavre ou d'égout. La solitude n'égale pas l'isolement. La remise à neuf du rapport à la vie, de la relation avec les états intimes de l'existence.


Benoît Goyette


Zombies

Vive la non-ingérance des nations, vive les nations libres et fortes, mort au mondialisme des ténèbres, du contrôle total, du fric, de la mafia onusienne. Les puissants, allez donc vous faire cuire un oeuf. Vous nous gonflez avec vos plans de soumission des populations du globe. Populations du globe, un jour, il faudra se soulevez, car, si non, nous perdrons tout et nous deviendrons des esclaves, à peine plus conscients que des zombies. Si vous croyez que la vie se résume à la consommation, vous êtes déjà un zombie et j'ai pitié pour vous. Si non, à demain, pour une révolte globale.


Benoît Goyette


Nous sommes des milliards

Nous sommes des milliards sur cette planète et pourtant, trop souvent, nous sommes seuls. C'est absurde de se sentir seule ainsi alors que nous devrions partager tout cela. Tout nous désunit : la race, le sexe, les préjugés, les opinions politiques, les ressentis... Y a-t-il un moyen de changer cela? Vivre seul est absurde. Il y a tant de célibataires. Tant de coeurs brisés... ou esseulés... ou ayant peur de se montrer par crainte du rejet par l'autre. Et on continue à feindre l'indifférence face à cette situation pathétique (dans le sens de ridicule et dans le sens d'affects négatifs). C'est une époque dure pour le sentiment et les ressentis. On se refroidit au contact de la machine. Juste écrire sur un clavier : c'est beaucoup moins humain que prendre la plume et bouger la main au-dessus de la feuille pour créer du sens. Étant donné le désenchantement de notre monde, on fuit dans les romans, les jeux vidéo, les bandes dessinées, ces mondes virtuels qui assaisonnent une réalité qui ne veut pas d'elle-même, qui ne s'accepte pas vraiment, mais qui existe et qui se nourrie de l'apathie des gens.


Benoît Goyette


NOUVELLE AUBE

Le soleil, une nouvelle aube... Éblouissante lumière dans mes yeux, Mon coeur s'allume alors que rie un enfant. La douceur des chants d'oiseaux, Une mélodie qui me détend. Mais la solitude devient esseulement Alors que nostalgique, je pense au bon vieux temps. À mes amis lointains ou disparus. Que reste-t-il à la fin de nos jours ? Du vécu que l'on parcourt Pas à pas vers un but ou dans l'errance À la recherche d'une bouée Nous portant secours dans la tempête. Puis le soleil se lève de nouveau Et la nuit se meurt encore Les oiseaux chantent Tout recommence Je pars pour le travail. La routine quotidienne. Y a-t-il autre chose que ce cercle vicieux ? ET la famille rassasie-t-elle le coeur constrict? Il y a le bonheur dans chaque chose Mais comme l'abeille, il faut butiner Et savoir récolter ce qu'on a semé.


Benoît Goyette


OMBRE ou déliquescence de la morsure de joie

Il s'agit de voir et puis d'être séduit. Il s'agit de se perdre à observer, à regarder et c'est ainsi qu'opère la séduction. Ces courbes, ces béances, ces aspérités, ces gonflements de chair où la circulation sanguine s'accélère, d'où la sueur émerge, comme la rosée matinale sur la végétation lubrifiée, qui humecte la chair de salive salée, un petit vent et ces gouttelettes se transforment en cristaux et la chair, la plante et ses racines deviennent une sculpture de glace, un microcosme nordique. Il s'agit de voir et de dévoiler ce qui n'est pas vu. Il s'agit de goûter aux êtres sans s'y prendre et méprendre, ne pas s'attacher, car la chair a sa faim et son emprise, sa fin et son empreinte, ne pas être reconnu et dévoilé, c'est le comble de la blessure d'orgueil. Il faut dévoiler ces femmes à nues, mais ne pas être dévoilé, car elles en seraient déçues, je serais déçu. Rien n'est aussi extraordinaire dans le monde de la chair qui en semble être. Nous ne sommes que les ombres d'un théâtre chinois oublié dans l'arrière boutique d'un marchand atteint d'Alzeimer.


Benoît Goyette


PANTIN

Je répète le motif encombrant Celui qui m'élève comme un pantin Enserré dans un carcan Étourdi dans un cercle Retourné sur moi-même Pétrifié dans mon cerveau Il y a le monde mais mon soliloque souverain M'isole et me permet de m'entendre enfin Le grondement atteint ma porte et cogne On frappe, je vais ouvrir : le monstre besogne Je me liquéfie et me retire dans ma chambre Un cauchemar rôde comme une odeur Sulfureux comme le souffle d'un dragon Aventureux comme le loup dans la bergerie.


Benoît Goyette


Reiki

J'étais, cette même année, initié au Reiki, pratique énergétique autrefois pratiqué par Jésus de Nazareth et qui m’avait semble-t-il ouvert les yeux sur la réalité énergétique de notre univers. C’est en ces temps bénis que nos deux cœurs avaient fusionnés malgré l’amoncellement de contraintes qui nous repoussait dans notre aire de jeu respectif : son petit chez eux et mon carré de sable affectif. Ce qui me navrait et me flagellait l’intérieur, c’était que tout dans cette année qui s’annonçait magnifique et qu’au moment même où elle commença le plaisir s’acheva en queue de poisson, flacon de poison. La victimisation, mot à la mode, avait toujours été une tendance à laquelle je me pliais. J’aimais jouir de mon humiliation, pas consciemment, pas publiquement, mais dans l’abri tempo de mon for intérieur. Je n’étais qu’un enfant, mais pourquoi?


Benoît Goyette


Un étranger au village

Il y avait un homme caché derrière un arbre et il se proclamait étranger. En effet, personne ici ne l'avait jamais croisé dans la rue ou ailleurs en ville. Que ne fut pas ma surprise de le croiser le lendemain de son arrivée ici. Un nouveau visage était quelque chose d'assez insolite dans le coin. Je fus donc terrifier d'abord, puis mes ravisa ensuite et le saluai. Il était cependant trop tard, car il avait déjà tourné la tête et il regardait dans une autre direction, une direction opposée à celle où je me trouvais alors. Je passai donc mon chemin en ayant eu l'air d'éviter ce nouvel arrivant, sans le vouloir réellement. Que de besogne à être soi-même, authentique et, de tous les instants, présent. L'ici et maintenant pose du fil à retordre à tous et chacun.


Benoît Goyette






Il y a beaucoup d'autres poèmes que mon fils, Benoît Goyette, a écrit mais ils ne sont pas publiés ici!